Discours des voeux 2020

Mesdames et Messieurs,

Je voulais d’abord commencer par vous dire que je suis très heureux de vous retrouver pour ce qui est, désormais, notre rendez-vous traditionnel de début d’année. Je vous souhaite, Mesdames et Messieurs, à titre à la fois personnel et professionnel une très belle et heureuse année 2020.

Je souhaite qu’elle vous permette d’aller au bout de vos projets et que vous trouviez le plus grand nombre de satisfactions et de réussites dans tous les domaines.

Une fois ces vœux formulés avec sincérité et croyez-moi, chaleur, je voudrais vous faire part des derniers événements d’actualité. Nous avons été en effet pour la deuxième année consécutive, victimes de pratiques journalistiques qui ont été à mes yeux particulièrement scandaleuses et qui ont mis au-devant de la scène notre établissement et d’autres établissements de protection de l’enfance.

Je voudrais d’abord commencer par vous dire, de manière très déterminée et sincère, que je renouvelle ici à vous tous et à vous toutes ma confiance la plus absolue dans votre professionnalisme et votre sens du service public. Et je sais qu’au quotidien, parfois dans des situations difficiles vous menez au mieux et avec bienveillance les missions qui vous sont confiées au niveau de l’accueil et la prise en charge des enfants et des jeunes.

La deuxième chose que je voulais dire c’est que je ne crois pas au hasard. D’abord, ce qui a été décrit nous concernant aurait pu l’être, vraisemblablement, dans d’autres structures d’accueil et qu’il ne faut donc pas le prendre ni le vivre comme une attaque particulière à l’égard du CDEF ou du secteur public. On voit bien que nous sommes devant une œuvre qui consiste à déstabiliser en réalité le système même de l’Aide sociale à l’enfance et à remettre en cause ce qui a été décidé au lendemain de la suppression de la DDASS, c’est-à-dire d’avoir confié comme politique publique aux départements, l’Aide sociale à l’enfance.

On voit ces fameux reportages et le lendemain même les autorités gouvernementales s’expriment en expliquant que les départements et tous ceux qui œuvrent dans ce domaine n’en feraient pas assez ou bien feraient mal. Je ne sais pas vers quoi nous nous dirigeons mais en tout état de cause soyons clairs : tout cela n’est pas l’œuvre simplement d’un intérêt soudain que porteraient les médias à ce qui se vit au quotidien dans les foyers d’accueil de l’ASE, qu’ils soient du secteur public ou du secteur associatif.

Et encore une fois je vous invite, les uns et les autres, à relire ce qui a été dit immédiatement dans la foulée par un certain nombre de politiques et en particulier par le secrétaire d’Etat : Adrien Taquet. Une fois ces quelques éléments recontextualisés, tout cela doit nous servir aux uns et aux autres d’expériences. Tout n’est pas parfait et nous en sommes tous conscients. Il peut, en effet, arriver parfois que nous commettions des erreurs ou que nous ne réagissions pas comme il faudrait.

Il faut ensemble, sereinement et tranquillement, regarder ces problèmes en face, en tirer un certain nombre de conclusions et essayer d’y remédier au mieux en continuant à œuvrer avec bienveillance et professionnalisme comme vous le faites au quotidien. Je voudrais aussi vous dire qu’à la suite de ce reportage, l’Etat nous a expliqué que désormais les départements devraient, dans un délai de 3 mois, fournir au Préfet une feuille de route qui permette d’identifier les méthodes qu’il entend mettre en œuvre pour procéder à un certain nombre d’évaluations et d’inspections dans les établissements de l’Aide sociale à l’enfance. Donc nous avons cette contrainte désormais devant nous et en tant que Vice-président en charge de l’Enfance et de la Famille nous ferons ce que nous devons faire et nous rendrons donc la feuille de route au Préfet qui, ensuite, jugera si elle lui convient ou non.

Donc là aussi je l’ai dit, nous n’avons rien à craindre d’éventuelles inspections. Je pense même que nous avons tout à notre honneur à envisager cela comme finalement une chance, pour montrer ce dont nous sommes capables ainsi que les difficultés rencontrées. Parce qu’au bout d’un moment il faut que chacun assume le fait qu’il y ait des difficultés et que cela ne peut pas être simplement et toujours de la responsabilité des professionnels, des institutions départementales ou bien des institutions associatives ou du secteur public. Donc, nous n’avons rien à craindre et j’entends être le garant dans ce département pour qu’il y ait là une équité de traitement entre le secteur public, en l’occurrence le CDEF, et l’ensemble des acteurs de l’Aide sociale à l’enfance.

Du point de vue du département, le CDEF n’est pas une cible particulière ou privilégiée.  Le travail que vous avez accompli autour du projet d’établissement est un travail considérable dont je mesure l’ampleur en termes d’adaptation, de réflexion et de formation. Je veux vous dire que là aussi nous veillerons à être au rendez-vous pour accompagner tous les efforts que vous accomplissez au service du public accueilli.

Je tiens également à vous informer que dans les toutes prochaines semaines nous allons conclure les travaux qui devront nous conduire d’ici à la fin du premier trimestre de cette année à adopter le plan pluriannuel d’investissement dont je veux qu’il se traduise par des engagements financiers importants qui sont de l’ordre de 20 millions d’euros. Je tenais à vous le dire car en effet dans une période où ce qui se dit au niveau politique est bien souvent perçu comme n’étant que de belles paroles, il est important que les engagements qui seront pris puissent se traduire par des actes.

Je souhaite que nous entrions rapidement dans une phase active sur ce sujet et que les engagements puissent se traduire dans votre quotidien par une amélioration concrète à la fois de vos conditions de travail et des conditions d’accueil des enfants et des jeunes qui nous sont confiés. J’ai encore devant moi un an de mandat, après quoi il y aura des élections départementales mais soyez assurés que l’an prochain, ici même,  je prends l’engagement que vous verrez dans la réalité le début du commencement de ce plan pluriannuel d’investissement parce qu’il est important qu’entre vous et quel que soit celui ou celle qui, demain, sera le président ou la présidente du CDEF il y ait toujours les mêmes points de vue, les mêmes questionnements et la confiance indispensable à notre réussite collective au service de cette jeunesse auprès de laquelle encore une fois vous menez un travail de grande qualité.

Je vous remercie infiniment et encore une fois je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année 2020.

Mesdames, Messieurs

Pour commencer, je voudrais avant tout vous souhaiter, à chacun de vous et aussi à chaque personne à laquelle vous tenez, une excellente nouvelle année. Qu’elle vous donne ou redonne, toute l’énergie nécessaire pour porter les projets qui vous tiennent à cœur, que ceux-ci proviennent de vos envies les plus joyeuses ou de colères qui peuvent parfois s’avérer justes et qui peuvent aussi nous mobiliser, mais en tout cas que leur réalisation se déroule dans le plaisir et permette à chacun de retrouver la sérénité.

Je vais, moi aussi, faire des parallèles par rapport à l’année dernière, c’est en effet la deuxième fois que je vous présente mes vœux. Le rapport avec l’année dernière c’est bien évidemment, et M. Molossi l’a rappelé, cet écho bien douloureux en terme d’actualité. Ce matin, j’étais en réunion avec l’équipe concerné et il nous est encore bien sûr difficile d’accueillir cela avec recul.

Je reste intimement persuadée, à l’image de ce que M. Molossi vient de dire, que c’est bien la protection de l’enfance qui était visée. Vous avez pu voir que de nombreux autres foyers ont été concernés et que notre établissement n’était pas le seul visé même si une de nos structures a été filmée et que cela est d’autant plus compliqué pour l’équipe en question. Mais soyons tous persuadés que n’importe quelle autre structure aurait été traitée de la même façon parce que c’était l’objectif avant d’être la réalité.

Je pense vraiment qu’il faut que l’on ait cela en tête pour que notre colère se transforme en énergie afin de continuer à porter nos missions et permette de les mener le plus haut possible et le mieux possible.  Pour cela, évidemment, toute l’équipe de direction sera toujours à vos côtés. Notre souhait est de vous accompagner, de vous aider à ne jamais perdre de vue le sens de nos missions et à ce que l’on retrouve l’envie, la possibilité de les accomplir à la hauteur de ce que les enfants réclament.

Avant de vous dire quelques mots sur le PPI, je souhaite vous faire part des principaux événements de l’année 2019.  Je prends pour exemples le fait d’avoir été extrêmement vigilants sur le sureffectif permettant d’améliorer les conditions d’accueil et de travail ou bien le fait d’avoir mis en œuvre un certain nombre d’instances de dialogue et de co-construction pour un dialogue plus apaisé. Alors, bien sûr que ce dialogue a pu être parfois un peu âpre mais finalement c’est peut-être indépassable parce que ce sur quoi nous dialoguons fait référence à nos engagements et nos convictions les plus profondes et que cela appelle à nos sensibilités dans un contexte particulièrement contraint ces derniers temps.

Si ce dialogue a pu être difficile, il reste néanmoins empreint de bienveillance. Nous avons multiplié les occasions de pouvoir échanger comme peuvent en témoigner le nombre d’instances que nous avons tenues cette année. On a aussi essayé de partager de nombreuses réunions à grande ou à moins grande échelle comme les assemblées générales de pôle ou d’établissement, les comités de pilotage, les groupes de travail, les temps cliniques et autres réunions.

 L’année dernière et en ce début d’année, notre travail a principalement été centré autour du déploiement de l’évolution de l’offre de services dans ces multiples dimensions : changement de public, de service ou de mode d’intervention, les ressources humaines, les travaux…

Je voulais rendre hommage à tout ce qui a été fait cette année en essayant de n’oublier personne y compris des services qui ont fermé. C’est l’occasion pour moi de saluer les professionnels du service de semi-autonomie, de la Farandole et de Phénix qui ont vraiment témoigné, tout au long de l’année, de leur professionnalisme. Ils étaient eux-mêmes en vraie souffrance, pour ne pas dire parfois en grande souffrance et de manière légitime, mais ils ont veillé à ce que, notamment pour les enfants et les jeunes qui étaient accueillis dans ces services cela se passe le mieux possible.

Cette année a vu le passage en urgence de Kirikou, Sevran et Montfermeil ainsi que la baisse de la capacité de certains services d’internat et l’augmentation de celles des placements familiaux. Si ces évolutions n’ont pas été aussi simples, nous avons néanmoins essayé à ce qu’elles soient le moins difficile en les accompagnant à l’aide d’un comité de pilotage et d’un groupe de travail transversal. Je voulais en parler aujourd’hui parce que je souhaitais saluer et remercier tous les professionnels des pôles et services pour leur implication, leur aide et leur soutien.

Je tenais également à saluer l’ouverture de groupes Fratries. Nous sommes les seuls sur le département de Seine-Saint-Denis à proposer à des fratries âgées de 3 à 17 ans, de ne pas être séparés d’emblée et nous pouvons donc tous en être fiers. 10 jours après son ouverture, le groupe Aloha (donc Urgence – Fratrie) était plein, ce qui témoigne bien à quel point ce projet répondait à un besoin.

En 2020, il y a des évolutions qui vont se poursuivre, se mettre en œuvre comme par exemple le service des appartements relais qui devient un centre parental, l’accompagnement du Castel vers l’évolution de son public et de son mode d’intervention et puis de nouvelles missions qui vont s’inscrire dans le cadre du nouveau Dispositif d’Accueil d’Urgence Départemental (DAUD) qui est en train d’être revu et dont les travaux une fois terminés vous seront communiqués. On a aussi décidé, en accord avec l’ensemble des cadres, de donner une autre dimension au travail sur l’accueil en urgence. Au départ, il s’agissait d’accueillir chaque service qui se transformait. Puis on s’est rendu compte que l’on avait besoin de s’asseoir pour réfléchir, construire une autre identité, une autre manière de travailler l’accueil en urgence au CDEF.

Nous devons également travailler sur un projet de pouponnière que nous devons rendre d’ici quelques mois. S’agissant du PPI, pour compléter ce qui vient d’être dit, je vous rappelle qu’une première partie de ce PPI a été actée en 2019 comprenant notamment les travaux d’Epinay-sur Seine.

Je souhaite vous rappeler qu’en 2019 nous avons souhaité prioriser l’accompagnement des professionnels qui devaient ou souhaitaient changer d’affectation. Nous avons accompagné les équipes et les agents même si je suis parfaitement consciente que vous avez l’impression qu’on ne le fait pas assez vite ou assez bien. Les besoins sont tels, qu’effectivement nous n’arrivons pas à répondre comme nous le souhaiterions. En tout cas, la volonté est bien là et cela a pu se traduire par des initiatives comme la mise à disposition de logements ou de biens dont l’établissement n’a plus l’usage.

Au niveau plus collectif, nous avons repris l’organisation de concours et actualisé le document unique. Il y a eu également l’expertise sur les risques psycho-sociaux qui s’est déroulé et sur laquelle nous pourrons nous appuyer pour identifier les axes de travail prioritaires qui concernent le personnel. Nous travaillerons ensemble pour rendre cet établissement plus attractif, pour donner aux personnes l’envie d’y venir et pour que tous les postes soient pourvus.

L’année 2019 a été donc une année très chargée. Nous gardons en mémoire toutes les jolies réussites, tous les bons et les beaux moments qui se sont déroulés pour que cela nous porte et que l’on puisse travailler et faire aboutir, ensemble, les nombreux chantiers à venir.

Merci beaucoup !

Mme Nicot